Il y a des souvenirs qui, même des décennies plus tard, continuent de résonner avec une clarté presque douloureuse. Pour Gabriel Lumiel, le Recruteur Yogi, l’un de ces souvenirs remonte à la fin des années 80, une époque où il était encore un jeune homme avide de liberté, prêt à défier les attentes paternelles pour suivre son propre chemin. Son père, un homme rigoureux et ambitieux, rêvait que son fils devienne banquier – un métier stable, prestigieux, qui incarnait la réussite à ses yeux. Mais Gabriel, lui, rêvait d’un autre genre de richesse : celle de l’indépendance, de la créativité, et de la liberté de tracer sa propre route.

C’est ainsi qu’il quitta son école après une première année, au grand désarroi familial, pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale avec trois amis. Ensemble, ils fondèrent une entreprise dans le domaine de l’édition publicitaire, un secteur qui, à l’époque, vibrait encore de l’héritage des grands noms de la publicité comme Marcel Bleustein-Blanchet, le fondateur de Publicis, souvent surnommé « le père de la publicité moderne ». Fasciné par l’histoire de cet homme qui, dans les années 30, avait révolutionné la communication en France, Gabriel s’inspirait également d’autres figures marquantes comme David Ogilvy, surnommé « The King of Madison Avenue », ou Bill Bernbach, pionnier de la publicité créative et émotionnelle.

Ces publicitaires visionnaires avaient une chose en commun : ils savaient que la publicité ne se limitait pas à vendre un produit. Elle devait raconter une histoire, créer une connexion émotionnelle, et surtout, répondre à un besoin humain fondamental. Gabriel, bien qu’encore novice, comprit rapidement que son aventure dans l’édition publicitaire allait exiger bien plus qu’une simple capacité à vendre des espaces. Il allait devoir apprendre à comprendre les désirs, les peurs, et les aspirations des autres. Et c’est précisément ce qui allait faire de cette expérience un tournant dans sa vie.

Une idée audacieuse : les « Promochèques »

L’idée de Gabriel et de ses associés était aussi ingénieuse qu’audacieuse : créer un support publicitaire sous la forme d’un chéquier, baptisé les « Promochèques ». Chaque chéquier contenait une quarantaine de coupons, chacun offrant une remise ou un avantage exclusif chez un commerçant ou une entreprise locale. Ces chéquiers étaient imprimés en 10 000 exemplaires et distribués gratuitement dans les boîtes aux lettres et les entreprises d’une même zone de chalandise. Les commerçants, eux, payaient pour leur encart publicitaire.

Mais derrière cette idée simple se cachait une réalité bien plus exigeante. Pour vendre ces espaces publicitaires, il fallait faire du porte-à-porte. Gabriel, armé de son enthousiasme et de son audace, avait moins de 30 secondes pour convaincre un commerçant. Il devait capter l’attention, susciter l’intérêt et conclure la vente, tout cela en un éclair. C’était une école de la vie, brutale mais formatrice, où chaque « non » devenait une opportunité d’apprendre et de s’améliorer.

En l’espace de trois ans, les Promochèques connurent un succès retentissant. Ce qui avait commencé comme une initiative locale devint rapidement une entreprise nationale, avec des chéquiers diffusés dans toutes les grandes villes de France. Gabriel, à la fois vendeur, créatif et gestionnaire, était au cœur de cette expansion.

Jean-Pierre : le mentor inattendu

Parmi les nombreux vendeurs d’espaces publicitaires que Gabriel recruta au fil des années, il y en eut un qui marqua profondément son parcours : Jean-Pierre. Cet homme, un as de la vente, avait une capacité presque surnaturelle à convaincre. « Vendre du vent, c’est ce qu’il y a de plus dur à vendre », disait-il souvent, en référence au fait que l’espace publicitaire était intangible, une promesse plus qu’un produit concret. Mais pour Jean-Pierre, cela n’avait rien d’un obstacle. Il avait une manière unique de raconter des histoires, de créer une vision si claire qu’elle devenait irrésistible.

Jean-Pierre devint un véritable mentor pour Gabriel. Il lui apprit l’art de la persuasion, mais aussi l’importance de la confiance et de l’authenticité dans toute relation commerciale. Ces leçons allaient marquer Gabriel pour le reste de sa vie, mais cela sera détaillé ultérieurement.

Le jour vendeur, la nuit créatif

Le jour, Gabriel était un vendeur infatigable, allant de boutique en boutique, de bureau en bureau, pour remplir les pages de son chéquier. Mais une fois la nuit tombée, il troquait sa casquette de commercial pour celle de créatif. À l’époque, les commerçants fournissaient rarement des éléments précis pour leurs encarts publicitaires. Gabriel devait donc tout concevoir : le logo, la mise en page, le slogan, et parfois même l’idée entière de l’offre.

Avec des logiciels comme Illustrator et PageMaker, il passait des heures à imaginer des visuels percutants et des messages accrocheurs. Il savait que le succès de son chéquier dépendait de sa capacité à inciter les gens à se rendre chez les commerçants pour profiter des remises limitées dans le temps. Chaque mot, chaque couleur, chaque détail comptait.

C’est là que Gabriel développa un talent clé : celui de comprendre les besoins des autres, de capter leur essence, et de la traduire en une proposition de valeur claire et séduisante. Un talent qui, des années plus tard, allait devenir la pierre angulaire de son approche du recrutement.

Une école de compétences multiples

Cette première aventure entrepreneuriale fut une véritable école de vie pour Gabriel. En plus de la vente et de la conception, il apprit à gérer les finances de l’entreprise, à recruter et former des vendeurs, à négocier avec des imprimeurs, et à jongler avec des délais serrés. Il découvrit également l’importance de la résilience, cette capacité à se relever après chaque échec, à persévérer malgré les doutes et les obstacles.

Mais au-delà des compétences techniques, Gabriel développa des qualités humaines essentielles : l’écoute, l’empathie, la créativité, et surtout, la capacité à voir le potentiel là où d’autres ne voyaient que des limites. Ces qualités allaient s’avérer précieuses lorsqu’il se lança, des années plus tard, dans le monde du recrutement.

Les années 2000 : l’entrée dans le recrutement

Dans les années 2000, Gabriel vendit l’entreprise des Promochèques, fort d’une expérience entrepreneuriale unique et d’un réseau solide. Il décida alors de se lancer dans un domaine qui l’avait toujours fasciné : le recrutement. À ses yeux, recruter n’était pas si différent de vendre des espaces publicitaires. Dans les deux cas, il s’agissait de créer une connexion, de comprendre les besoins de deux parties, et de bâtir un pont entre elles.

Les compétences qu’il avait acquises en vendant des espaces publicitaires s’avérèrent étonnamment transférables. La capacité à formuler un pitch convaincant devint un atout pour attirer les meilleurs talents et les convaincre de rejoindre ses clients. Son œil pour le design et la communication l’aida à bâtir des marques employeurs attractives. Et son expérience de la gestion et de la formation lui permit de créer des cabinets de recrutement performants, où chaque consultant était formé à l’art subtil de « l’écoute active ».

Les années 2010 : l’avènement de la marque employeur

Dans les années 2010, Gabriel comprit que le recrutement ne se limitait plus à trouver des compétences, mais qu’il fallait désormais séduire les talents. C’est à cette époque que la notion de marque employeur prit son essor, et Gabriel fut parmi les premiers à en saisir l’importance. Il développa des stratégies pour aider les entreprises à se positionner comme des employeurs de choix, en mettant en avant leur culture, leurs valeurs et leur vision.

Pour Gabriel, la marque employeur n’était pas qu’un outil marketing, mais une promesse. Une entreprise devait être à la hauteur des attentes qu’elle suscitait. Cette approche, à la fois sincère et innovante, permit à Gabriel de se démarquer dans un secteur en pleine mutation. Il devint un conseiller incontournable pour les entreprises cherchant à attirer et fidéliser les meilleurs talents.

Les années 2020 : la révolution technologique

Dans les années 2020, alors que le monde du travail était en pleine mutation, Gabriel adopta avec enthousiasme les nouvelles technologies. Les logiciels rudimentaires d’illustration graphique des années 80 avaient laissé place à des outils ultra-puissants d’analyse de données et de matching algorithmique. Mais Gabriel, fidèle à son esprit d’innovation, ne vit jamais la technologie comme une menace. Au contraire, il l’adopta comme un levier pour humaniser davantage le recrutement.

Il comprit que, tout comme il avait utilisé les visuels et les slogans pour attirer les clients vers les commerçants locaux, il pouvait utiliser les données et les algorithmes pour rapprocher les entreprises des talents qui leur correspondaient vraiment. Mais il savait aussi que la technologie ne remplaçait pas l’intuition humaine. Tout comme un bon slogan ne suffit pas sans une offre authentique derrière, un bon algorithme ne suffit pas sans une compréhension profonde des aspirations humaines.

Une leçon intemporelle

Aujourd’hui, en 2045, alors qu’il contemple son parcours depuis son refuge paisible, Gabriel Lumiel voit dans cette première aventure entrepreneuriale bien plus qu’un simple souvenir. Il y voit une leçon intemporelle : peu importe les outils, les époques ou les contextes, ce qui compte, c’est l’humain. Comprendre, écouter, créer des connexions authentiques – voilà ce qui fait la différence, que l’on vende des espaces publicitaires ou que l’on recrute les leaders de demain.

Et vous, quelles leçons de vos premières expériences continuez-vous à porter en vous ? Peut-être que, comme Gabriel, ces leçons sont les fondations invisibles de votre succès futur.

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Le parcours d'un vendeur d'espaces publicitaires : De l'édition à la connexion humaine

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